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Mozambique: Quand l’avion de Samora Machel s’écrasait en Afrique du Sud

  • mercredi, Oct 19 2016
  • Écrit par  Edmond Kamguia K.

Il y a exactement 30 ans, le 19 octobre 1986, le premier président mozambicain Samora Machel mourrait à la suite d’un accident d’avion. Les circonstances de sa disparition ne sont pas totalement élucidées.

C’est à quelques 200 mètres de la frontière mozambicaine que le Tupolev du premier président mozambicain Samora Machel  s’écrasait  le 19 octobre 1986 en Afrique du Sud. Cadre du Front de libération du Mozambique (Frelimo) et  père de l’indépendance du Mozambique,  Samora Machel  disparaissait ainsi de manière tragique alors qu’il rentrait d’un sommet en Zambie. Au total 34 personnes avaient trouvé la mort dans ce qui était présenté comme un accident d’avion. Le Tupolev 134 s’était disloqué en trois morceaux sur un haut plateau rocheux dans la province sud-africaine du Transvaal-Oriental : «L’appareil, dans son approche de nuit de l’aéroport de Maputo, aurait été déporté par un vent violent sans que le pilote apparemment s’en aperçoive», selon l’ambassadeur de France à Maputo  Gérard Serre. 

 

Obsolescence des appareils ou attentat ?

 

La mort de Samora  Machel avait suscité une vive émotion en Afrique et dans les pays du Tiers-monde. Publié le 9 juillet 1987,  le  rapport de la commission d’enquête sud-africaine  avait mis l’accent sur  les défaillances de l’équipage soviétique qui aurait provoqué cet accident. Moscou avait rejeté cette thèse. L’ex-Union soviétique avait exclu toute responsabilité de l’équipage.   Le vice-ministre soviétique de l’Aviation civile à l’époque Ivan Vassine avait fait remarquer  que ’appareil s’était écrasé par suite de «tirs à partir du sol» et d’une «explosion à bord» et de « fortes interférences». Pour l’ex-Union soviétique,  l’Afrique du Sud avait mis en place une fausse balise pour faire dévier l’avion de 37 degrés jusqu’à la zone montagneuse où il s’est écrasé.

Récupérées et scellées par les secouristes sud-africains le lendemain matin sur les lieux de l’accident, les boîtes noires avaient été transmises aux Soviétiques pour décodage. Pretoria avait mis sur pied une commission d’enquête présidée par Cecil Margo, un vétéran de l’armée de l’air sud-africaine qui avait participé à plusieurs enquêtes sur des accidents aériens  dont celui ayant coûté la vie au secrétaire général des Nations unies Dag Hammarskjöld en 1961,  en Rhodésie du Nord, l’actuelle Zambie. Alors ministre,  Joaquim Chissano, qui allait succéder à Samora Machel, avait clairement parlé d’un assassinat. Président du Mozambique de 2005 à 2015, Armando Guebuza - qui avait  dirigé la commission d’enquête mozambicaine sur cet accident aérien - avait  réitéré, lors du dévoilement du monument aux « martyrs de Mbuzini »  le 19 octobre 2006 que Samora Machel avait été « assassiné ».

 

Vérité cachée…

 

Victime  d’un attentat commandité par l’Afrique du Sud de l’époque de l’apartheid. Le ministre sud-africain de la Sécurité de l’époque Charles Nqakula avait annoncé la réouverture de l’enquête dont les résultats n’ont jamais été annoncés. Cité par Rfi,  l’ambassadeur de France à Maputo Gérard-Louis Cros affirme que « le directeur de la Compagnie nationale mozambicaine (la Lam) avait à de nombreuses reprises mis en garde le président Machel et le gouvernement contre l’obsolescence des appareils soviétiques et surtout les déficiences des procédures de pilotage des Soviétiques ».Le président mozambicain aurait fait la sourde oreille. Il semblerait que la veille de cet accident,  le même avion et le même équipage étaient sortis de piste en atterrissant dans un autre aéroport mozambicain.

Pour José Milhazes, journaliste portugais et auteur de « Machel : Atentado ou Acidente ? » (Machel : Attentat ou accident ?), un livre-enquête qui débouche sur  l’incompétence de l’équipage : « Il y a des gens qui étaient au Mozambique à l’époque, des proches de Samora Machel, qui assurent que Samora Machel avait été prévenu à plusieurs reprises ». Le capitaine Thomas Sankara du Burkina Faso avait laissé entendre que des « avions de chasse »sud-africains ont abattu l’avion  mozambicain.  Membre de l’opposition sud-africaine de l’époque,  le Front démocratique uni- une  organisation antiapartheid légale - disait avoir « des motifs raisonnables de suspecter une implication sud-africaine dans cet accident ». Mercenaire à la solde du régime sud-africain à l’époque de l’apartheid, Hans Louw, avait déclaré en 2003 avoir été chargé de tuer Samora Machel dans l’éventualité où celui-ci aurait survécu à l’accident aérien provoqué par une fausse balise.

Edmond Kamguia K.

 

 

 

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Publié dans AFRIQUE

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