Eliminations en cascades. Jusqu’ici, le Cameroun a enchainé des mauvaises performances, aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, au Brésil. Engagé dans six disciplines, le pays de Françoise Mbango (médaillée d’or au triple saut de ces Jeux en 2004 et 2008) a presque perdu toutes ses chances de médailles. Que ce soit en effet la boxe, l’athlétisme, l’haltérophilie, le volley-ball féminin ou encore le judo, les athlètes camerounais ont rapidement été laminés, humiliés…bref éliminés. Parmi les 24 Lions et Lionnes présents à ces Jeux, il n’en que trois survivantes : Rebecca Muambo Ndolo (31 ans), engagée en lutte libre chez les femmes de 48 kilogrammes ; Emilienne Essombe, 28 ans, engagée en lutte libre chez les femmes de 53 kilogrammes ; et Ali Annabel Laure, 31 ans, engagée en lutte libre chez les femmes de 75 kilogrammes. Les trois «rescapées» du moment ne sont pas encore descendues dans l’arène depuis le coup d’envoi de ces JO, le 5 août dernier.

Leurs trois catégories entrent respectivement en compétition demain pour le premier repêchage chez les 48 kilogrammes, et jeudi, pour les premiers repêchages chez les 53 kilogrammes et les 75 kilogrammes. Tous les derniers espoirs de médailles camerounaises reposent donc sur elles. Or, depuis l’élimination de Wilfried Seyi, le porte-drapeau camerounais, et Hassan Ndam international boxeur, les deux grands espoirs sur lesquels l’on a misé, il est très difficile de trouver des optimistes au sein des supporters et autres fans de la Cameroon Olympic Team. «Je pense que c’est terminé pour le Cameroun. Il ne sert à rien de continuer à rêver. On ne peut pas remporter la moindre médaille. Si on n’a rien pu en boxe, en haltérophilie et au lancer de poids où on avait beaucoup d’espoirs, ce n’est pas dans la lutte qu’on fera l’exploit de décrocher une médaille», tranche un amateur de boxe.

Jusqu’où peuvent aller les trois lutteuses camerounaises ? Personne ne peut le deviner. Mais une chose est certaine, c’est que tous les yeux seront tournés vers Ali Annabel Laure, la plus expérimentée des trois lutteuses camerounaises. Huitième de finaliste aux JO de 2008, puis quart de finaliste à Londres, en 2012, la tireuse a récolté une médaille d’or en lutte traditionnelle (75 kg) aux Jeux de la francophonie 2013, et une autre en argent, lors des Jeux du Commonwealth l’année d’après (2014). Autant de résultats qui pourraient faire peser la balance en sa faveur. «Mon objectif avait-elle indiqué après les Jeux de 2012, ce sont les JO de 2016. Mais pas juste pour participer ; pour donner un truc très beau à mon pays». L’heure de vérité approche donc.

Arthur Wandji