Le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary a signé le jeudi 15 janvier 2015 un important communiqué qui a été lu sur les ondes du  poste national de la Crtv. Selon ce communiqué, le Tchad va envoyer un contingent militaire au Cameroun, dans le cadre de la guerre menée contre le groupe terroriste Boko-Haram. Le communiqué du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary s’inscrit dans le cadre des derniers développements dans la coopération entre le Cameroun et le Tchad et à la suite d’une annonce faite par la présidence  de la République  jeudi. C’est que le Tchad s’est définitivement engagé à soutenir de manière active et notamment militairement le Cameroun dans la lutte contre la secte islamiste nigériane Boko Haram. Le Tchad a déjà eu l’occasion de déployer  des renforts dans la région du Lac Tchad.

Solidarité agissante

Le Tchad va non seulement envoyer des soldats et du matériel pour soutenir les soldats camerounais engagés au front, mais aussi  fournir des renseignements sur les activités de Boko Haram. Le communiqué signé le mercredi 14 janvier 2015 par le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement tchadien Hassan Sylla Bakari annonçait déjà la couleur : «La secte Boko Haram qui a mis à feu et à sang, le Nord du Nigéria tente depuis un certain temps de déstabiliser, la République du Cameroun. L’Extrême-nord du Cameroun en particulier frontière avec le Tchad est l’objet d’attaques répétées de la secte terroriste qui tue des civils innocents, détruit des villages entiers et procède à des enlèvements des personnes. Face à cette situation qui menace dangereusement la sécurité et la stabilité du Tchad et porte atteinte à ses intérêts vitaux, le gouvernement tchadien ne saurait rester, les bras croisés», peut-on lire dans ce communiqué.

Hassan Sylla Bakari fait remarquer dans ce communiqué que «dans cette perspective, il (le gouvernement tchadien, ndlr) exprime sa solidarité avec le Cameroun et est disposé à lui apporter, un soutien actif dans la riposte courageuse et déterminée de ses Forces armées, aux actes criminels et terroristes de Boko Haram. Le Tchad appelle en outre tous les Etats de la sous région en particulier, les Etats membres de la Ceeac (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale)  à soutenir, le gouvernement camerounais en vue de faire échec aux incursions déstabilisatrices de cette secte. C’est l’occasion pour nos Etats de traduire clairement et dans les actes, la solidarité maintes fois évoquées, dans les discours», indique le communiqué publié du gouvernement tchadien.

Un enjeu régional

Un vœu et une interpellation sont perceptibles à la fin de ce communiqué : «Le Tchad exhorte également la communauté internationale et en particulier, tous les participants au sommet de l’Elysée de Mai 2014 à des actions concrètes et conséquentes en faveur du Cameroun et de tous les Etats riverains du Lac-Tchad en vue d’éradiquer ce fléau que constitue, la secte Boko Haram», a déclaré Hassan Sylla, porte-parole du gouvernement tchadien. C’est que la lutte contre Boko Haram a dépassé les seules frontières du Nigeria. La lutte contre la secte est devenue  un enjeu régional.  Le Tchad et le Cameroun sont frontaliers du nord-est du Nigeria. Les trois pays sont en effet riverains du lac Tchad qui avait été épargné jusqu'ici par les attaques de Boko Haram.

L'offre du Tchad survient le mercredi 14 janvier 2015 à Ndjamena à l’issue d'une rencontre réunissant le président tchadien Idriss Déby et le ministre camerounais de la Défense Edgard Alain Mebe Ngo'o. Un sanglant affrontement entre militants islamistes et soldats camerounais a eu lieu lundi dans un combat d'environ cinq heures avec l'armée camerounaise à Kolofata. Selon le gouvernement camerounais, 143 membres de Boko Haram et un soldat camerounais ont été tués dans cet affrontement.  Selon un communiqué officiel, le ministre camerounais de la Communication Issa Tchiroma Bakary a déclaré que c'est le plus lourd bilan du coté de Boko Haram dans les affrontements avec l'armée camerounaise.

La communauté internationale interpellée

Un important arsenal a aussi été saisi Après cet affrontement. Posant des bombes, attaquant des véhicules de transport en commun et des positions de nos forces de Défense, enlevant des personnes, incendiant des villages et volant du bétail,  Boko Haram n’a cessé de multiplier des actions au Cameroun et subi à chaque fois une riposte foudroyante et légitime. Une des cibles privilégiées du groupe jihadiste, le Cameroun continue d’exhorter les pays de la ligne de front à s'unir contre Boko Haram et d’appeler la communauté africaine et internationale à l'aide. C’est le sens du récent discours du président Paul Biya au Corps diplomatique en ce qui concerne la lutte contre Boko Haram.

Edmond Kamguia  K.