Même si Ni John Fru Ndi avait songé auparavant à un avenir solitaire, loin des rangs du Rdpc, il reste que le tournant décisif du départ de l’ancien président de la section Rdpc de la Mezam, est le renouvellement des organes de base du rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). En cette année 1988, le parti s’apprête à s’ouvrir à la concurrence extérieure. Après l’avoir essayé en interne. C’est pour préparer cette concurrence que le parti unique affûte ses armes. La grande section de la Mezam est la plaque tournante du parti dans la province du Nord-ouest. Ni John Fru Ndi qui en était son président, en perd le contrôle, lors de cette élection, au profit de son principal adversaire interne : un certain Simon Achidi Achu. Deux ans plus tard, l’ancien leader du parti dans le département-capitale de la région de naissance de John Ngu Foncha, se lancera dans une nouvelle aventure politique, le 26 mai 1990. La riposte d’un régime habitué à la voix unique, est sanglante, avec sur le carreau des morts «piétinés par balle». C’est le départ, mieux, le retour de la démocratie pluraliste au Cameroun.
Lindovi Ndjio