C’est que, entre autres raisons,  l’ambiance entre les responsables (Ernest Dikoum, Dg, Mefiro Oumarou, Pca, Edgar Alain Mebe Ngo’o, ministre de tutelle) qui pouvaient monter sur la scène, est délétère.

Le Docteur en Economie des Transports, Mefiro, éminent spécialiste des Transports, avec plusieurs ouvrages et publications scientifiques à son actif, ministre délégué aux transports, doit mettre désormais un peu plus d’eau dans son vin. On est loin de l’enthousiasme légitime de début dont il a fait preuve au lendemain de sa nomination à la présidence du conseil d’administration de Camair-Co. Il affirmait ainsi presque péremptoire à Cameroun Tribune : «Boeing Consulting a déposé un rapport à mi-parcours qui insistait beaucoup plus sur la flotte, sur les lignes. Seulement, il y a une deuxième étape qui est attendue, c’est le business plan. Mais en attendant que cette étude arrive, il fallait que nous essayions de faire l’état des lieux, de mettre en place un plan d’actions qui permettra à l’Etat d’avoir une lisibilité sur la direction dans laquelle la nouvelle équipe veut conduire Camair-Co. Il faut que la structure soit en place avant de chercher les aéronefs, que Camair-Co existe comme entreprise, avec un statut bien défini et qui peut à tout moment prendre ses responsabilités». Et il ajoute : «une compagnie aérienne ne s’illustre pas par le nombre d’avions, mais par la qualité de service».

Des sources au ministère des transports révèlent que l’ancien ministre délégué à la présidence chargé de la défense avait accueilli comme une humiliation les déclarations de son ministre délégué et Pca de Camair-Co, selon lesquelles le plan de Boieng n’était pas applicable, alors qu’il avait bossé dur pour qu’on y arrive. Et surtout parce que ce plan avait été approuvé par le prince d’Etoudi

Le 14 octobre dernier, au cours de la cérémonie organisée à l’occasion du vol inaugural de la desserte de Bafoussam-Bamougoum par la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), Edgard Alain Mebe Ngo’o, en sa qualité de ministre de tutelle de la compagnie, a annoncé avec assurance que le président de la République du Cameroun, Paul Biya, a fait débloquer une avance de 30 milliards Fcfa sur les 60 milliards qu’il avait décidés, après approbation du rapport de Boeing consulting le 26 juillet 2016, pour accompagner son plan de relance de « L’Etoile du Cameroun ». Mefiro est ainsi fauché en plein vol  dans son nouvel élan. Et Mebe Ngo’o peut rouler ses épaules, parce que la tournure des affaires démontre que c’est lui le vrai patron de la compagnie aérienne nationale. «Le ministre Mefiro avait fait preuve de beaucoup de zèle et de naïveté, pour oser remettre en question un document élaboré sous l’œil attentif de son ministre et approuvé par celui qui les a tous nommés. Il était évident qu’il serait coincé par la suite. C’est ce qui est arrivé», conclut un cadre du ministère des transports.