Le climat politique est très tendu en République démocratique du Congo (Rdc). Au pouvoir depuis le 17 janvier 2001, le président Joseph Kabila Kabange ne devrait plus diriger la Rdc après la date du 19 décembre 2016. Son deuxième et dernier mandat prend fin et la Constitution de son pays lui interdit de se représenter. Joseph Kabila Kabange est soupçonné par l’opposition de vouloir rester au pouvoir. Bien que le gouvernement congolais affirme que Joseph Kabila respectera la Constitution, des doutes persistent. Des doutes basés sur la non-organisation des élections présidentielles dans les délais et sur la tentative de modifier la Constitution. Annonçant que les échanges directs devraient régler les divergences existant entre les différents camps et permettre d’éviter le chaos qui pourrait survenir en Rdc à partir de ce lundi 19 décembre 2016, les évêques de la Rdc ont rencontré le président Joseph Kabila Kabange le lundi 12 décembre 2016.
Dialogue avec tous les acteurs
Une autre rencontre a réuni le mardi 13 décembre 2016 à Kinshasa, autour des évêques catholiques, des représentants des partis qui ont pris part au dialogue et les leaders d’opposition qui avaient boycotté ledit dialogue dont Etienne Tshisekedi qui conduit la délégation de son camp. Président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), Etienne Tshisekedi est le leader du groupe de partis appelé Rassemblement. La plate-forme regroupant des forces politiques et sociales de l’opposition. Engagé dans le Front pour le respect de la Constitution, le Mouvement pour la libération du Congo (Mlc) de Jean-Pierre Bemba a également participé aux discussions avec des évêques catholiques. Le Mlc n’a pas pris part au dialogue politique. Le Rassemblement et le Front pour le respect de la Constitution avaient boycotté le dialogue.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui recherche depuis plusieurs jours un consensus permettant de gérer au mieux la transition politique en Rdc, tenait à rapprocher les acteurs politiques. A dialoguer avec tous les acteurs. Aussi bien sur la direction des institutions après la date du 19 décembre 2016 que sur les mesures de décrispation politique, le mécanisme de suivi de l'accord politique et la forme du compromis politique à trouver. Ainsi que sur le respect de la constitution, le calendrier électoral, le financement des élections et le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel Congolais (Csac). Les évêques ont aussi associé les acteurs politiques qui ont participé au dialogue. Le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba est l’interlocuteur du pouvoir et Vital Kamerhe le représentant de l’opposition qui a participé au dialogue.
Des dérives totalitaires
L’accord qui avait sanctionné la fin du dialogue prévoit la constitution d'un gouvernement élargi chargé de préparer les élections. Cet accord, qui permet au président congolais de se maintenir au pouvoir, prévoit les élections en mars 2018. Sur base de cet accord, le président Joseph Kabila a nommé un Premier ministre issu de l’opposition en la personne deSamy Badibanga. Ce dernier est rejeté par l’Udps, son ancien parti politique. La majorité des partis d’opposition et des forces vives du pays – qui voulaient « un dialogue réellement inclusif» - ont rejeté l'accord politique conclu le 18 octobre 2016 et exigé le départ de Joseph Kabila à la fin de son mandat. La Cour constitutionnelle a aussi permis au président Joseph Kabila de rester en fonction jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Les autorités électorales avaient fait savoir que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) va refaire le fichier électoral et procéder à l’enregistrement des électeurs. L’opération ne se terminera pas avant juillet 2017.
Edmond Kamguia K.