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Brutalités blanches sur des peaux noires ! Suzanne Kala-Lobè

  • lundi, Juil 18 2016
  • Écrit par  Suzanne KALA-LOBE

La règle du mort kilométrique aurait dû guider ces Regards. Mais bien que l’actualité africaine comme camerounaise appelle à untraitement d’urgence, les meurtres de Alton Sterling le 5 juillet dernier et celui de

Philando Castile réveillent les vieux démons et témoignent que le racisme est toujours vivace aux Etats-Unis. Mais cette actualité pose aussi un autre problème. 

La mort de Philando Castile a été filmée en direct par sa femme, qui avait assez de forme pour faire un Selfy, mais pas assez pour chercher du secours … C’est un arrêt sur images sur la société de contemplation qui est en train de naitre sous nos yeux. Etre informé est plus fort que l’action ! Peut-on assister à lamort de quelqu’un sans lui porter secours ? A quoi sert la diffusion de ces images après qu'un innocent ait été tué? A dénoncer ? A arrêter les massacres?

Ces questions feront l’objet d’un  autre traitement. Car les réseaux sociaux sont devenus des contempteurs et non pas une force agissante.

Revenons  à l’actualité : le débat au pays est enlisé dans des justifications sur la nécessité de protéger le pays en lissant l'image de nos vaillants soldats qui au nom de la patrie ne se gênent pas pour violer et aussi tuer. C'est du moins le fond du rapport d'Amnesty International. Organisation réputée pour sa pugnacité à dénoncer les atteintes aux droits de l'Homme en Afrique, mais qui a oublié au passage le racisme meurtrier aux Etats-Unis. La loi de la  règle du mort kilométrique ?

pendant que l’on se dispute sur ces exactions de notre vaillante armée, tandis que l'Union Africaine peine à trouver son leader charismatique, que la France est de nouveau sonnée par l'horreur djihadiste, et que la classe politique gabonaise s'englue et patauge dans une campagne nauséabonde et insipide , les macchabés afro-américains tirent la sonnette d'alarme,  allongés sur l'asphalte ensanglantée des villes de New-York, Bâton Rouge aux Etats Unis d'Amérique. Des scènes qui   ne sont au fond que la suite logique de l'histoire de cette société. Qui s'est construite sur l'inégalité, l'esclavage et la ségrégation. Les stigmates de ces désordres  sont les miasmes  qui  pèsent lourdement sur la société américaine contemporaine.

Les deux derniers meurtres des 5 et 6 juillet ont sont la preuve d'un racisme systémique, incrusté dans les habitudes et les préjugés. Au-delà d’une radicalisation  des mouvements tant des Afro-américains que des blancs, il apparaît que toute le système démocratique américain repose sur un puissant malentendu, des silences et des problèmes sociaux mal réglés.

La police est à l’image de la société américaine ; permissive, brutale, aveugle, avec des automatismes et des atavismes qui prennent  racine sur ces dysfonctionnements. Les policiers ont maille à partir   avec  la petite et la grande délinquance. Les statiques alignent des chiffres énormes au  sein de la communauté afro-américaine, qui est encore l’une des communautés les plus pauvres de cette Nation.

L’amplification des mouvements de protestation, comme «Black Lives Matters» fondé par Alizia Graza en 2013,  pour dénoncer l’acquittement de Georges Zimmerman, après lemeurtre de Trayvon Matin, un adolescent abattu en Floride, les démonstrations spectaculaires  d'artistes de renom comme Rihanna, Beyonce, Jennifer Hudson, Pink, Bono etc… soulignent  l’inquiétude d’une société à la dérive malgré les  déclarations  de puissance .

La violence s’étale dans tout l’espace social. Elle se légitime, elle devient une figure familière du règlement des conflits en démocratie.

Il y a  ces meurtres en directs. Dont les afro-américains ne sont pas les seuls à succomber.

En effet , depuis Janvier 2016  , plus de 500 personnes ont été tués par des policiers , dont 123 afro-américains, selon le Washington Post- qui n’a pu obtenir des statistiques fiables de la police fédérale-30% de noirs donc, cela suffit stigmatisé ce fameux racisme systémique dont parle Beyonce surtout lorsque l’on sait que 16% des citoyens tués étaient non-armés !! Comme Alton Sterling mort le 5 juillet 2016, a Bâton Rouge en Louisiane et Philando Castile, 32 ans abattu le  6 juillet 2016, sous les yeux de sa femme  qui n’a pas eu le réflexe d’appeler du secours ou de foncer sur les policiers avec sa voiture. La liste des citoyens afro-américains tués par la police est longue ! Plus longue proportionnellement que celle des autres communautés. Ce spectre d'inégalité, de ségrégation qui a toujours gangréné  l’Amérique et qui a fait bouger des millions de noirs dans la lutte sous toutes les formes contre  ces fléaux. Des mouvements des plus pacifistes aux plus violents, de la Nation Of Islam aux mouvements blancs intégristes, la plaie est béante, purulente, malgré l’élection d’un président afro-américain.

L’histoire de l’émancipation des afro-américains et la prise en compte de leur statut dans la société américaine est récente. Ce n’est qu’en 1968, que les mariages entre noirs et blancs sont déclarés légaux !!! Bien que l’élite ait atteint des cimes de la pyramide sociale, les afro-américains sont aussi les plus nombreux au plus bas de l’échelle. Les Afro-américains représentent 12% de la population américaineet dans la population carcérale, plus de 60% de détenus sont d’origine noire ou hispanique !!!

Les raisons de ces statistiques, on les connait. L’escalade de la violence policière on en connaitaussi les motifs. La création de la Nation Of islam, mouvement dont le crédo est «Allah délivre nous du mal blanc», a officialisé un modus opérande permissif et nocif aux Etats-Unis. Cette société autorise la fondation de mouvements ouvertement raciste, violents  et ségrégationnistes. Que ce soit du côté des Blancs ou des Afro-américains.

La longue liste des jeunes afro-américains tués par des policiers ne fait qu’amplifier les critiques et gonfler les manifestations mais les twette ont plus nombreux que les gens dans la rue !!!!Barak Obama se dit effondré. Un mouvement de sympathie se tisse  autour  de «Black Lives Matter»! «La vie d’un noir compte» ! Cependant mon inquiétude demeure : comment peut-on filmer la mort en direct sans  tenter de lui porter secours ? Certes, il y a la brutalité blanche des policiers  sur les peaux noirs qu’il faut dénoncer. Mais n’ya-t-il pas dans ces images piquées sur le vif quelque chose de dérégler au-delà des bavures policière

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Publié dans REGARDS

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