Figure historique et dernier des pères fondateurs de l'Etat d'Israël, Shimon Peres a été conduit à sa dernière demeure le vendredi 30 septembre 2016 à Jérusalem. Venus d’Israël et de tous les continents, des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement des ministres, des ambassadeurs, des hommes politiques, amis et proches dont les fils et la fille de Shimon Peres ont fait le déplacement pour lui rendre un dernier hommage. Comme l’Egypte, le Cameroun – où Shimon Peres, alors Premier ministre, avait effectué une visite officielle en août 1986 dans le contexte de la catastrophe du lac Nyos - était représenté à ces obsèques par le ministre de Relations extérieures. La plupart des pays arabes de la région ont brillé par leur absence, leur silence et leur indifférence depuis l’annonce de la mort de ce Prix Nobel de la paix.
Présence symbolique de Mahmoud Abbas
Aucune déclaration officielle n'a été publiée ni en Égypte ni en Jordanie. Deux pays qui ont signé un accord de paix avec Israël. Il s’agit des accords de Camp David en 1979 entre l’Égypte et Israël et ceux de Wadi Araba en 1994 entre la Jordanie et Israël. Malgré les critiques de certains de ces compatriotes et les polémiques sur sa présence vendredi aux obsèques et aux funérailles de Shimon Pérès, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est venu dire au revoir à son partenaire des négociations de paix. Ce fut une occasion de rapprochement entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou qui a serré la main du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Une image qui n’a pas plu aux membres du Hamas et à certains activistes pro-palestiniens. Mercredi dernier, Mahmoud Abbas avait déjà décrit Shimon Peres comme un « partenaire courageux pour la paix ».
Comme son prédécesseur Bill Clinton, le président américain Barack Obama a pris la parole pour rendre un ultime hommage à l'ancien président israélien Shimon Peres. En notant la présence exceptionnelle et significative dans l’assistance du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, Barack Obama a fait savoir que «la paix est un chantier inachevé ». Barack Obama a souligné que Shimon Peres « nous a montré que la justice et l’espoir sont au cœur de l’idée sioniste. Une vie libre dans une patrie retrouvée. Une vie sûre dans un pays qui peut se défendre, par lui-même. Une vie pleine d’amitié avec les nations qui peuvent compter sur les alliés, toujours». Barack Obama a tenu à saluer ce que Peres «a fait pour construire l’histoire d’Israël (...) Il a commencé dans le Kibbutz qu’il a créé avec son amour Sonia, il a travaillé pour construire une communauté modèle. Ben Gourion l’a appelé pour servir au sein de l’Etat-Major de la Haganah, pour s’assurer que le peuple juif disposait bien d’armements et de l’organisation nécessaire pour assurer leur liberté ».
Nécessité d’un Etat palestinien
Le président Obama s’est rappelé ce que Shimon Peres lui a dit : « le message du peuple juif à l’humanité est que la foi et la morale peuvent triompher face à l’adversité (…) ». Barack Obama a aussi fait remarquer que Peres a vu la nécessité d’un Etat palestinien : « Il croyait que l’idée sioniste serait mieux protégée une fois que les Palestiniens auraient aussi leur propre Etat », a-t-il dit. En ajoutant que Shimon Peres «a compris de l’expérience durement acquise, que la véritable sécurité passe par la paix avec vos voisins». Barack Obama a enfin comparé Shimon Pérès à l’ancien président sud-africain et prix Nobel de la paix Nelson Mandela : «A bien des égards, il me rappelait d’autres géants du 20e siècle que j’ai eu l’honneur de rencontrer. Des hommes comme Nelson Mandela, des femmes comme sa majesté la reine Elizabeth», a-t-il déclaré. Shimon Pérès est décédé le mercredi 28 septembre 2016 à l’âge de 93 ans au Centre médical Chaim Sheba, à Ramat Gan, en Israël.
Edmond Kamguia K.