Au-delà de la précarité dans laquelle sont confinés certains professionnels des médias au Cameroun, ceux-ci doivent régulièrement subir les actes répressifs du Conseil national de la communication (Cnc). Et le principal syndicat des journalistes au Cameroun pense qu’il est temps de rompre avec cette manière de faire. Dans sa déclaration relative à la commémoration de la journée mondiale de liberté de la presse ce dimanche 3 mai 2015, signée de son président par intérim Denis Nkwebo, le syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) a clairement martelé son indignation face aux sordides agissements du Cnc. «Le Cnc, principal bourreau de la presse a interdit ces derniers mois à des médias et à des journalistes d’exercer», constate le Sjnc de prime abord. Pour ce syndicat, «cela est la pire injustice que la presse privée puisse vivre». Aussi regrette-t-il que les sanctions prononcées par l’organe régulateur des médias au Cameroun, ne se fondent jusque-là sur aucune base objective. Mais plutôt, sont à tête chercheuse dans le but voilé «de protéger le régime en place et son chef dont il émane, et dont il répond en sous-marin», précise la déclaration du Snjc qui rappelle que «la liberté d’expression et de presse ne doivent pas être définies selon les humeurs d’un gouvernement» ; encore moins être repensées par le Cnc. Puisqu’étant des notions essentielles à la démocratie.
Afin de donner un nouvel espoir à l’épanouissement de la presse au Cameroun, le Snjc pense cependant que la solution passe d’une part, par «l’application immédiate et sans condition de la Convention collective des journalistes et des professionnels des métiers connexes de la communication sociale au Cameroun», et d’autre part, par «la révocation de tous les membres du Conseil national de la communication, à commencer par son vice-président Peter Essoka». Et pour combler le vide ainsi créé, le Snjc propose au gouvernement de la république d’engager des discussions franches avec tous les acteurs des médias et de la communication, en vue de la mise sur pied d’un organe de régulation libre et indépendant, contrairement au Cnc qui d’après lui, a été transformé en «instance de règlements de compte». Mais en attendant la réaction du gouvernement, le Snjc demande aux journalistes «d’ignorer toute convocation de l’actuel Cnc».
Dans cette déclaration relative à la commémoration de la journée mondiale de liberté de la presse, le Snjc conditionne sa disponibilité à soutenir tous les efforts visant la construction des entreprises de presse solides, économiquement viables et libres, par le respect de toutes les conventions internationales du travail dont les convention 87 sur la liberté syndicale, et 98 sur les négociations collectives.
Vivien Tonfack