S’il y a un fait qui s’observe dans la ressource humaine de la presse Camerounaise et précisément la presse écrite, c’est la présence minoritaire des femmes dans les rédactions.
En effet, dans la sphère médiatique Camerounaise et surtout dans le secteur privé, deux noms emblématiques de femmes qui ont écrit pour certains quotidiens nationaux sont connus. Henriette Ekwe dont le franc parlé, le militantisme pour un parti de gauche et sa détermination dans du journalisme engagé n’est plus à démontrer d’une part et de l’autre Suzanne Kalla Lobè, connue pareillement pour ses prises de position et donc les écrits continuent de faire le bonheur de plusieurs lecteurs. Trainant avec elles de nombreuses années d’expérience, elles peuvent remarquer avec amertume que la presse écrite attire de moins en moins leurs jeunes sœurs. «C’est clair qu’aujourd’hui on voit de moins en moins les femmes se tourner vers la presse écrite», confie Henriette Ekwe. En fait, la presse audio-visuelle est celle qui recrute le maximum de femmes. Dans les différents quotidiens la remarque est bien visible. Au quotidien La Nouvelle Expression, sur l’effectif de la rédaction, seuls 30% sont des femmes. Le quotidien le messager, Mutations et le quotidien le Jour ne dérogent pas à la règle.
D’après certains journalistes hommes, cette tendance est entretenue par les femmes, qui disent-ils, se réduisent régulièrement à ce qui est facile. Pour ceux-ci, la presse écrite est élite et nécessite de bonnes capacités intellectuelles. «Certaines femmes n’aiment pas faire des efforts. Du coup elles préfèrent s’exiler vers la presse audiovisuelle, car il leur suffit de bien prononcer les mots en français, pour être une star. Par contre, s’asseoir pour écrire un bon texte, qui respecte les règles de grammaire, d’orthographe et de la construction de la phrase proprement dite, ça devient compliqué. Bref la presse écrite est très exigeante», explique Roland Tsapi, journaliste.
Si on note que le choix de la presse écrite se fait rare, on apprend pareillement que celles qui y sont déjà, dans la plupart sont orientées vers les mêmes rubriques. Y allant, les femmes dans les rédactions se rabattent dans les rubriques telles que la santé, la culture, et les sujets de société. « Ces femmes qui entrent dans la presse écrite ont encore tendance à opérer des tris sur des rubriques qu’elles pensent être plus faciles à gérer comme la société, les faits divers. Mais quand il s’agit d’un papier d’ordre économique, qui nécessite une enquête beaucoup plus approfondie, pour rencontrer des responsables des entreprises, ça devient un peu plus compliqué pour elles. Elles se lance difficilement dans les domaines tels que la politique, l’économie et le sport », ajoute-t-il.
Néanmoins, certaines journalistes femmes de la presse écrite, pensent qu’elles sont régulièrement orientées par les responsables de la rédaction qui quelquefois sont dubitatifs.
Lucienne Wouassi