Durant quatre jours Abuja et Yaoundé se sont concertés sur les moyens susceptibles d’améliorer leur coopération et de protéger leur frontière commune. Il y a d’abord eu le 3ème atelier sur la coopération transfrontalière tenu du 12 au 13 décembre et ensuite la 5ème session du Comité de sécurité transfrontalière entre le Cameroun et le Nigeria qui s’est achevée ce jeudi 15 décembre 2016. De ces échanges pour améliorer notamment la sécurité tout le long des 1700 km, il ressort une dizaine de résolutions. Au sein de ces dernières, l’exploration de nouvelles sources de financement de la Force multinationale Mixte (FMM) qui œuvre dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. Il est un secret de polichinelle, que le financement de la Fmm reste jusqu’à présent insuffisant du fait notamment du manque de consistance des cotisations des pays du Bassin du Lac Tchad lancés dans la guerre contre le groupuscule terroriste.
Outre cette résolution sécuritaire, le Comité de sécurité transfrontalière a recommandé que soit améliorée la formation militaire commune existante en matière d’engins explosifs improvisés (EED) et d’autres aspects connexes de la formation et des exercices militaires. A ce propos, la situation fait état au Cameroun de nombreuses formations notamment organisées par les Etats Unis et la France.
Contrôles à la frontière
La 5ème session du Comité de sécurité transfrontalière Cameroun-Nigeria n’a pas qu’abordé les questions de terrorisme. La sécurité tout le long de la frontière devrait être accentuée grâce à des mesures telles que la surveillance de l’utilisation et de la vente des motocycles et des pièces de rechange, la fourniture des infrastructures ( routes, écoles, hôpitaux, forages) aux communautés frontalières dans le but de créer un sentiment d’appartenance, l’échange d’information entre les services d’immigration et les « autres services » sur les questions de sécurités et la lutte contre la criminalité tout au long de la frontière terrestre et maritime.
Investigations, enquêtes et recherches
Un autre pan des résolutions prises par Yaoundé et Abuja est le renforcement de la coopération socio-économique. Le Comité a en effet recommandé que des études ethnographiques sur les différents groupes ethniques frontaliers soient menées dans le but de la conception de projets socio-économiques et sécuritaires conjoints. Il est également question de signer au plus vite, l’accord relatif à la construction du pont sur le Mayo Tiel et l’aménagement du Corridor Jabbi Lamba-Garoua, celui du corridor Gamboru Ngala-fotokol-Kousseri. L’Accord portant création des Comités locaux bilatéraux de coopération transfrontalière devra également être signé.
Le volet judiciaire et diplomatique n’a pas échappé au Comité puisque ce dernier a recommandé qu’une réunion soit convoquée afin de finaliser le projet d’Accord sur la libre circulation des biens et des personnes.
Ces recommandations de la 5ème session du Comité de sécurité transfrontalière Cameroun-Nigeria devraient être mise en œuvre rapidement. Toutefois, bon nombre de résolutions prises au cours de comités précédents ne sont pas encore effectives. Ce qui présage de nouvelles lenteurs dans la réalisation de celles-ci.
Ben Christy Moudio