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Présidentielles 2018: Les grandes manœuvres ont commencé

  • vendredi, Déc 12 2014
  • Écrit par  Edmond Kamguia K.

Après l’adoption de loi controversée portant répression du terrorisme et  alors que la mise en place du Conseil  constitutionnel reste attendue, un projet de révision constitutionnelle visant à instaurer un poste de Vice-présidente le République est sérieusement envisagé.

Onze lois ont été adoptées par les députés et les sénateurs au cours de la session parlementaire qui vient de s’achever. Parmi les projets  de loi adoptés le texte portant répression du terrorisme  qui a suscité  une vaste controverse au sein du Parlement  d’abord  et ensuite dans les médias écrits et audiovisuels.  C’est que la plupart des leaders des partis politiques et des responsables d’organisations de la société civile y ont vu une loi liberticide, anticonstitutionnelle  et anti démocratique.  Un texte passé  comme une lettre à la poste début décembre à l’Assemblée nationale et ensuite au Sénat,   de nombreux amendements ayant été  systématiquement  rejetés. 

 

Dureté des sanctions et menace voilées

 

Ceci,  malgré une historique séance d’union sacrée  des parlementaires  de tous les partis politiques présents à l'Assemblée nationale contre la secte islamiste Boko Haram le  27 novembre 2014. La sortie récente du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary  pour clarifier l’objet du texte adopté qui vise officiellement la  lutte contre le terrorisme  n’a pas convaincu. L’avant projet de loi adopté n’ayant nullement abordé l’aspect prévention qui figure  dans la Convention du 14 juillet 1999 de l’Organisation de l’unité africaine (Oua) sur la prévention   et la répression du terrorisme et dans son Protocole du 8 juillet 2004. 

Le projet de loi portant répression du terrorisme qui a été adopté se caractérise surtout par dureté des sanctions (peine de mort  comme étant la règle ) et l’utilisation de termes dans certaines dispositions dont l’article 2 qui font clairement penser à l’impossibilité d’exercer une vie politique démocratique au Cameroun. Si ce ne sont pas des menaces voilées à l’endroit des opposants, ça y ressemble. Le risque est grand  pour un chef de parti politique, de syndicat ou d’association  de tomber sous le coup de la loi portant répression du terrorisme en étant frappé de peine de mort; pour avoir simplement organisé une manifestation publique, une marche pacifique ou toute autre action pouvant être interprétée dans le sens du  texte de loi adopté portant répression du terrorisme.

 

Un poste de Vice-président de la  République

 

C’est-à dire «tout acte (…)susceptible de causer la mort, de mettre en danger l'intégrité physique, d'occasionner des dommages corporels ou matériels, des dommages aux ressources, naturelles, à l'environnement ou au patrimoine culturel dans l'intention  d’intimider la population, de provoquer  une situation de terreur ou de contraindre la victime, le gouvernement et /ou une organisation, nationale ou internationale, à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque, à adopter ou à renoncer à une position particulière ou à agir selon certains  principes;  de perturber le fonctionnement normal des services publics, la prestation des services essentiels aux population ou de créer une situation de crise au sein des populations ; de créer une insurrection générale dans le pays (…)».

Tout ceci se déroule dans un contexte de «guerre non déclarée de  succession» au sein du sérail et qu’on le veuille ou non dans la perspective de la présidentielle  d’octobre  2018 dont les grandes manœuvres ont ainsi commencé.  Plusieurs fois annoncée depuis une dizaine d’années  par le Président Paul Biya,  la mise en place du Conseil  constitutionnel reste attendue alors qu’un projet de révision constitutionnelle visant à instaurer un poste de Vice-président de la  République est plus que jamais envisagé  avec sérieux et détermination  dans les hautes sphères de l’Etat,  selon des sources généralement  bien informées. Il ne s’agirait plus d’une rumeur qui a agité l’opinion  pendant un certain temps.

 

Que deviendrait le Président par intérim ?

 

Si le poste de Vice-président de la République venait à être introduit dans la constitution  du 18 janvier1996 - qui ne l’a pas prévu-, le poste de « Président de la République par intérim » serait vidé de sa substance et pourrait disparaître  si ses prérogatives  sont totalement dévolues au Vice-président de la République. L’Article 6(4) (nouveau) de la  loi n° 2008/001 du 14 avril 2008 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juin 1972 stipule qu’ « L’intérim du Président de la République est exercé de plein droit, jusqu’à l’élection du nouveau Président de la République, par le Président du Sénat. Et si ce dernier est, à son tour empêché, par son suppléant suivant l’ordre de préséance du Sénat».

Si la modification de la constitution pour introduire le poste de Vice-président de la République se fait sans un consensus national, ce serait une violation de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Du rififi  dans les relations entre l’Assemblée nationale  et le sénat. Leur collaboration n’est  pas dépouillée de tensions et d’incompréhensions depuis le début des activités du Sénat. Comme l’an dernier, le Sénat n’est pas allé défendre son budget à l’Assemblée nationale au cours de cette session. On se rappelle  que  le président de l’Assemblée nationale Cavaye Yéguié Djibril avait exprimé son intention d’aller au Senat- sans doute avec l’espoir d’en devenir le président pour caresser le rêve d’assumer éventuellement le poste  de «Président de la République par intérim»  - avant d’être contraint de rester à l’Assemblée nationale  par le président de la République.  

 

 

 

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Publié dans POLITIQUE

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