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POLITIQUE (68)

jeudi, Oct 20 2016

Dans la série médiatique des memoranda qui tend à être un  culte, il y a un personnage qui se pose comme candidat pour jouer le rôle d’acteur principal. Certes, il n’a rien à voir avec les autres documents produits dans l’Adamaoua, et l’Est, quelques-unes des villes qui ont occupé la scène dans les épisodes précédents. Mais contrairement aux autres villes, le Mfoundi semble avoir trouvé une cible, une sorte de «Chef bandit», ou  de « chérif » pour jouer le rôle d’acteur principal. Onambélé Zibi, patriarche du Mfoundi, et présenté comme l’auteur du mémorandum du département éponyme, ne semble pas très loin de ce rôle. En tout cas, l’enfant de Febe Village, ne se cache pas beaucoup. Ce n’est pas à tort. Sa maison, logée sur le flanc de ce mont, le plus élevé de la région du Centre, ne le cache pas vraiment des regards. Mais son rôle «trouble» dans la publication de ce mémorandum « dérangeant» dans une région habituellement muette, fait parler, près de deux semaines après sa publication. Il nie être l’auteur du document, mais ne conteste pas totalement le contenu, étant donné que ça fait partie des éléments que les patriarches du Mfoundi voulaient présenter au Président de la République, n’arrête-t-il pas de dire. Position pas très claire, qui serait à l’origine de sa mise à l’écart par les 44 familles de ce département, au cours d’une réunion organisée au Cercle municipal (à Yaoundé). Des tirs groupés qui semblent l’avoir touché. Mais comme c’est souvent le cas dans certains films western, le « Chérif » garde toujours une dernière balle, pour abattre ses ennemis, et reprendre la main. C’est peut-être cette dernière balle qu’il a choisi de nous présenter. Dans cette interview à bâton rompu accordée à La Nouvelle Expression, le patriarche réagit  à la suspension formulée par  les élites de ce département, disqualifie la décision prise notamment par André Mama Fouda, Laurent Serge Etoundi Ngoa, Philippe Mbarga Mboa, Magloire Séraphin Fouda, et Augustin Thierry Edzoa. Enfin, et c’est peut-être là la vraie balle du « Chrif », il lâche quelques secrets concernant les élites du Mfoundi. Leur présence dans les sectes et le jugement des personnes mouillées dans le scandale du top 50 des homosexuels présumés.

 

Ce 18 octobre 2016, 44 familles Mfoundi se sont réunies au Cercle Municipal de Yaoundé pour réitérer leur soutien au Chef de l’Etat. Au terme de cette concertation, elles ont décidés de vous suspendre  pour une durée d’un an. Quelle est votre commentaire ?

 

Ils n’ont pas qualité à m’excommunier, comme ils disent qu’ils me mettent sous quarantaine. Moi j’appelle ça « excommunier ». Ils ne peuvent pas. Parce qu’il n’y avait aucun patriarche là-dedans et le Mfoundi est divisé en trois.  Il y a les élites qui ont une association légalisée, il y a les patriarches et il y a les Chefs traditionnels. Celui qui présidait hier n’est ni élite ni patriarche. En plus pour mettre un patriarche sous huitaine, ça ne se passe pas dans les salons de la Communauté Urbaine. Il y a des arbres à palabre ici. Comme à l’Ouest, il y a des maisons où on parle. Je ne crois d’ailleurs pas qu’un notable peut parler à un chef là-bas à l’Ouest. C’est la même chose ici. Quand on dit que Mfoundi est mystique, ça part d’ici. (Ndlr domicile du patriarche). C’est comme les maisons sacrées à l’Ouest; ils le savent tous. Ils font du Cinéma, de la gesticulation. Nous n’avons pas adressé de lettre ouverte au chef de l’Etat. Encore moins un mémorandum. Ils s’agitent parce qu’ils savent que nous ne sommes pas en harmonie. Ils ont peur de ce que nous allons dire au Chef de l’Etat. C’est la seule crainte là-dedans. Nous ne sommes pas dans les sectes. Ils sont dans tout ce qu’il y a comme secte là dehors. Nous, on ne cherche plus d’emploi. Nous ne parlons plus pour nous-mêmes, mais pour ceux qui n’ont pas de voix. Mais eux, ils parlent pour eux-mêmes, parce qu’ils cherchent encore des places au pouvoir.

Cette fameuse lettre qui circule, est-ce que les soit disant élites ne la connaissent pas ? Est-ce qu’ils ne connaissent pas cette lettre qu’ils veulent imputer aux patriarches ?

 

Si les familles qui se sont réunies au Cercle municipal mardi dernier n’ont pas qualité à vous suspendre, à quoi renvoie ce verdict ?

 

C’est du n’importe quoi. Dans la tradition même, ça ne se passe pas comme ça. Ils ne savent même pas de quoi il est question. Dans la tradition, vous ne pouvez pas exclure quelqu’un d’une famille. Ça se passe dans la famille, pas dans un meeting du Rdpc. Il s’agissait de quelle famille là-bas ? Ils disent que le Mfoundi a 44 familles. Est-ce qu’il y a 44 familles ici ? Parce que  les Mvog Atangana, les Mvo Betsi, les Mvog Atemengue sont  issus d’un mariage polygamique, ils appellent ça  famille ? Le saviez-vous ? Nous sommes issus d’un mariage polygamique, ça s’appelle famille ? Il faut qu’ils cessent de tromper les gens. Parce que vous ne comprenez rien. Ils ont peur de quoi ? Nous disons qu’ils ne rendent pas compte au chef de l’Etat. Ils ne disent pas ce que le peuple dit. Ils ne transmettent rien. Voilà.   

Je prends un exemple: un membre du gouvernement qui habite à côté d’une école dans son village, la toiture s’envole. Pendant un an, il pleut sur les enfants, il est là. Je dis l’école de son village. Regardez la route; ils peuvent cotiser pour en faire un pont. Ils ne peuvent pas le faire. Ils veulent que les gens les encensent pourquoi ? Le Mfoundi a 7 arrondissements. Un arrondissement a trois ministres sur 7. Un sénateur. Même arrondissement et c’est là où il manque de pont. Vous trouvez cela normal?

 

A vous entendre, on a l’impression que vous êtes victime d’un acharnement. Quelle explication donnez-vous à cela ?

 

C’est parce que je dis la vérité. Ils savent que les sans voix comptent sur moi et moi je parle. Je ne suis plus à la recherche d’emploi. Je ne suis pas un affamé.

Voici une Capitale. Les gens n’ont pas accès aux grandes écoles parce qu’ils ne savent pas comment faire. Vous pouvez passer une année il n’y a aucun fils du Mfoundi même à l’Esstic (ndlr Ecole supérieure des sciences et techniques de l’Information et de la communication), je prends un exemple. Vous trouvez normal que nous soyons absents ? C’est eux. Ils ne font  rien. Dans les autres départements les élites cotisent même pour payer la préinscription à leurs petits frères. Ici, on ne le fait pas. Ils ne savent même pas combien on a recruté à l’EMIA . il n’y aucun fils du Mfoundi. Et ils disent que le Mfoundi n’a besoin de rien.

Voilà le problème de fond. Ils veulent s’éterniser là. Ils ont peur de cette jeunesse montante pour qu’ils ne soient pas remplacés, mais ils le seront. Le temps est têtu, l’histoire l’est également.

La vérité est là, elle fait mal, mais on est obligé d’en parler. Regardez ce village, on puise de l’eau à boire à Madagascar. Ce n’est pas normal. Et on ne doit pas en parler ? C’est nous qui votons le Président de la République et c’est lui qui les nomme. Le Président les met en place mais ils ne font rien pour bénéficier de cette confiance. Maintenant, dès que vous voulez parler, on dit le Chef de l’Etat. Est-ce que c’est lui qui arrange les routes ? Plus de trois fois, on a volé l’argent de cette route, là devant ma maison. On dit sur les papiers qu’elle est bitumée. Je vous dis qu’on va puiser de l’eau à Madagascar.

Quand nous parlons de terre, nous ne parlons pas des 100 m2 ou des 1000m2 pour construire des habitations. On prend 350 h, vous ne savez pas ce que ça donne, on vous met dehors comme si vous étiez des voyous. C’est de ça qu’il est question. Regardez les Enveng et les Mvog Atemengue qui n’ont plus rien, parce qu’on leurs a tout pris. Pour enterrer un membre de leur famille, on paie un million, là où ils sont nés. Est-ce normal ?

 

Tout cela est-il contenu dans votre  correspondance adressée au Chef de L’Etat ?  Pouvons-nous avoir d’autres détails ?

 

Tout cela est contenu dans cette lettre. Laissez la primeur à ce vieux-là, comme on dit qu’il est vieux. Mais il est vieux. Est-ce que cela empêche qu’il soit le Président du Cameroun? Laissez-lui la primeur de son courrier. Vous l’aurez. Je vous ai dit quelque chose de très important. Ce trac qu’on a brûlé, pourquoi on l’a fait ?  On voulait empêcher les Camerounais de le lire. Qui l’a rédigé ? Peut-être parce que le patriarche sait d’où c’est parti et  que  je suis gênant. Mais je vais dire le moment venu.

 

Justement, parlant de ce que vous appelez tract, vous avez été accusé d’en être à l’origine…

 

Est-ce qu’elle est signée de moi ? Moi, je ne fais pas de lettre anonyme. Quand on lit bien leur tract, c’est des gens qui se discutent des postes au gouvernement. Est-ce que moi je suis du gouvernement ? Pourquoi veulent-ils reculer ? S’ils veulent faire du chantage à leur patron, qu’ils attendent, nous on va parler à leur patron. Ce n’est pas notre courrier. Nous ne nous reconnaissons pas là-dedans. Mais nous aurons quelque chose à dire au Chef de l’Etat. Quelque chose à ce sujet. C’est tout. Parce qu’ils savent d’où le courrier est parti. Le courrier est parti de chez eux pour circuler. Je vais vous dire quelque chose, je ne dirai plus rien de tout cela. Cette fameuse lettre qui fait bouger toute la République s’est retrouvée à une presse et on l'a brûlée parce que c’était déjà imprimé. C’est-à-dire un journal l’a reçue, ils ont imprimé le journal et l’on brûlé à 1 heure du matin parce qu’on ne voulait pas que le peuple lise. Les gens ont payé pour cela. Qu’il l’a fait ? Ce sont les gens qui avaient peur que leur lettre soit publiée.

Je suis de l’aile dure du Rdpc. je suis diplômé de l’Ecole des cadres du Rdpc. Eux, ils ne le  sont pas. Je ne sais même pas s’ils sont au courant. Ils se discutent les postes. Ils savent que ce sera la fin pour certains et un avenir meilleur pour d’autres. Moi, je ne suis pas dedans. Je n’ai pas besoin de poste au gouvernement. Notre souci maintenant c’est de porter là-haut les besoins du peuple. Vous avez suivi le reportage de Canal2 sur Yaoundé ? Voilà donc Yaoundé en réalité. Il y a donc tout le monde qui passe en Mercedes et ils veulent des applaudissements qui les encensent. Moi, je ne suis pas dans les sectes, c’est dans les sectes qu’il y a des conditions.

 

Finalement, n’avez-vous pas le sentiment d’être en « guerre » dans le Mfoundi ?

 

Pour moi il n’y a pas de problème; c’est du cinéma. Ceux qui veulent me mettre sous quarantaine n’ont pas qualité. Alors, ça ne me donne pas les maux de tête. Ils le savent. Quand j’officie comme patriarche du Mfoundi, quand toutes les familles sont là, c’est moi qui parle, il n’y a pas de ministre, pas  de gouverneur; il n’y a rien de tout ça. On attend que le patriarche Onambele Zibi parle. Et s’il pleut, il ne pleut pas sur moi. Ils le savent. Ils font du cinéma à cause du pouvoir. Moi, j’ai déjà un pouvoir naturel. Celui de protection du Mfoundi. Je sais comment Yaoundé est géré de manière mystique. Ils le savent.  Les flagorneurs là le savent. Je les appelle ainsi. Je me permets de les appeler ainsi. Ils vont m’amener à dire du n’importe quoi, mais je ne parlerai pas comme ça. Tout cela pour se maintenir au gouvernement.  Des gens qui n’ont pas de représentants derrière ? Ils peuvent faire gagner une élection au Président de la république ici ? Ils savent comment on fait pour gagner une élection ? Ils savent comment faire pour aller au gouvernement parce qu’ils sont dans les sectes. Il y a quatre ans, quand le journal l’Anecdote je crois, les avais humiliés dans les histoires d’homosexuels, ce n’est pas moi qui les avais jugés ici toute la nuit ? Cette fois-là, j’étais patriarche. Ils veulent que je parle, je vais le faire. Amougou Belinga était là. De 17 heures à 6 heures du matin. Tous ceux qui avaient des photos là-dessus étaient là. J’étais patriarche. Maintenant, ils disent que je ne suis plus patriarche, parce qu’ils veulent le pouvoir. J’attends qu’ils réagissent. Après, on va continuer. Je risque de tout dire avant le temps.

 

Ce sera un pion après l’autre ?

 

S’ils veulent se taire, on se taira. On attendra le chef de l’Etat. S’ils s’agitent, le fleuve coulera…

Entretien mené par Ben Christy Moudio

 

 

 

Fenêtre1 : Il y a les élites qui ont une association légalisée, il y a les patriarches et il y a les Chefs traditionnels. Celui qui présidait hier n’est ni élite ni patriarche. En plus pour mettre un patriarche sous huitaine, ça ne se passe pas dans les salons de la Communauté Urbaine. Il y a des arbres à palabre ici

Fenêtre 2 : Est-ce qu’elle est signée de moi ? Moi, je ne fais pas de lettre anonyme. Quand on lit bien leur tract, c’est des gens qui se discutent des postes au gouvernement. Est-ce que moi je suis du gouvernement ? Pourquoi veulent-ils reculer ?

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